La fertilité phosphatée des sols français, en agriculture biologique et conventionnelle, est une question qui suscite de plus en plus d’inquiétudes. Depuis plus de 20 ans, l’apport de phosphore minéral diminue en France et les apports organiques (fumiers, lisiers, digestats…) ne parviennent pas à compenser cette baisse. Il en résulte une diminution des teneurs en phosphore des sols. En 2016, une étude INRAE/UNIFA, s’appuyant sur la BDAT (Banque de Données des Analyses de Terre) comparant la période 2005-2014 à 1995-2004, avait déjà conclu à un déclin significatif de la teneur en phosphore Olsen (phosphore considéré comme biodisponible) des sols français. Lors du congrès du COMIFER-GEMAS de novembre 2023 à Tours, l’INRAE en s’appuyant cette fois-ci sur l’analyse de la période 2012-2020, a tiré les mêmes conclusions : chiffrant à 68 % la part de la SAU française en baisse. Cela se traduit par une multiplication par deux des surfaces en classe faible de fertilité pour le phosphore.
L’azote n’est pas le seul élément qui compte dans la nutrition des plantes et à ce titre le phosphore est aussi un élément essentiel. En effet, celui-ci possède de nombreux rôles dans leur croissance et leur développement, tels que :
– La formation de la molécule d’ATP (Adénosine Tri-Phosphate) qui joue le rôle de molécule vectrice de l’énergie et indispensable à la photosynthèse,
– Le développement et l’élongation du système racinaire qui confère à la plante une meilleure exploration du sol et par conséquent un meilleur accès aux nutriments et à l’eau,
– Une meilleure valorisation de l’azote du fait que la transformation de l’azote en protéines soit fortement consommatrice d’ATP
– La multiplication cellulaire,
– Le remplissage du grain et des organes de réserve favorisant un meilleur rendement et une meilleure qualité des récoltes,
– La mise en place du système reproducteur et de la floraison…
Le phosphore est donc utile tout au long du cycle de la culture toutefois son rôle essentiel dans l’installation du système racinaire et le bon démarrage des cultures implique une fertilisation phosphatée dès l’implantation. La disponibilité du phosphore est primordiale et la fourniture de phosphore biodisponible doit se faire au plus proche de la racine. En effet, le rayon d’absorption de cet élément par la racine est faible (2 mm contre 30 mm pour les nitrates en comparaison) et il est peu mobile dans le sol. Sa biodisponibilité pour la plante est aussi importante pour assurer l’installation et le dynamisme de la rhizosphère, interface du sol qui englobe la racine et son microbiote. En effet, bien que présent en grande quantité dans les sols (plusieurs milliers de kg/ha), il est pour sa quasi-globalité indisponible pour la plante, soit sous forme organique ou bien bloquée sous une forme non assimilable. De plus, le pH des sols limite fortement la part de phosphore biodisponible : à pH acide, ce dernier se trouve rétrogradé par les ions aluminium et fer, tandis qu’à pH basique, c’est le calcium en excès qui bloque le phosphore.
Tel le microbiote intestinal humain, la rhizosphère est essentielle à la plante pour une nutrition dynamique et une résilience face aux stress. TIMAC AGRO a développé différentes solutions pour stimuler la rhizosphère et la nutrition phosphatée.
– TOP PHOS®, superphosphate complexé biodisponible, breveté, enregistré au niveau européen comme nouvelle matière fertilisante phosphatée mais surtout homologué en France comme fertilisant plus efficace pour la nutrition phosphatée et soufrée des plantes.
– MINACTIV®, développé en partenariat avec l’INRAE de Dijon, stimule le microbiote rhizosphérique et active les symbioses pour une humification/minéralisation accrue des matières organiques et un meilleur développement du chevelu rhizosphérique. Il est particulièrement intéressant en système prairial, qu’il soit intensif ou extensif.
– PHYSIOPRO®, est un extrait d’algues et de végétaux, homologué comme stimulateur de croissance racinaire et foliaire. Associé au phosphore, la solution permet une prospection optimale de l’horizon fertile pour une valorisation maximale des ressources minérales et hydriques du sol.
